Teatro Strappato – Théâtre
Teatro Strappato est une compagnie nomade d’acteurs-artisans, basée en Espagne. Elle crée ses œuvres et pièces de théâtre entre Berlin (Allemagne), Murcia (Espagne) et Trévise (Italie) et les fait découvrir dans le monde entier. Le travail de recherche sur la création et l’utilisation de ses incontournables masques fait de cette troupe l’une des plus innovatrices de la scène théâtrale contemporaine.
Ces objets poétiques sont soigneusement conçus et fabriqués par Cecilia Scrittore (comédienne) et Vene Vieitez (metteur en scène et comédien). Les histoires que racontent ces masques particuliers sont écrites par le directeur Vene Vieitez.
En diffusion
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Jean-Pierre Martinez - LIBRE THÉÂTRE / 2023 - Terre et Poudre
« Teatro Strappato nous revient cette fois avec un spectacle de conte et de masques sur le thème de l’exil. « Terre et poudre », écrit et mis en scène par Vene Vieitez et magistralement interprété par Cecilia Scrittore, est le récit poignant de la tragique errance d’une femme chassée de son pays par la guerre, qui la jette sur les routes de l’exode avec son enfant après la mort de son mari. On ne peut évidemment pas résumer ce spectacle à cette simple trame dramatique. « Terre et poudre », en effet, joue avec brio sur les codes de l’énonciation et du théâtre dans le théâtre, une narratrice introduisant les divers personnages de cette tragédie, tous étant incarnés par une seule comédienne d’exception, Cecilia Scrittore, à l’aide de divers masques et d’une gestuelle d’une grande puissance évocatrice. »
Sonia Garcia-Tahar - LE DAUPHINE LIBERE - 23 juillet - AVIGNON /2022 - Betún
“ Des sacs-poubelles qui débordent de détritus….Non, Betun n’est pas un mauvais thriller, mais le quotidien des enfants des rues. Des êtres humains traités comme des déchets, qui vivent parmi les déchets. Il fallait une compagnie rodée au jeu du masque pour affronter avec pudeur, mais sans retenue, le plus grand des tabous : les horreurs qui s’abattent sur ces enfants démunis. La cie Teatro Strappato s’y attelle avec une poésie et un humour désarmant… Dans ce spectacle sans parole, où la musique se mêle aux bruits du métro et de la circulation, le spectateur reçoit en pleine face les scènes les plus dures… Beau et terrible à la fois. «
Louise Chevillard - LA TERRASSE - GROS PLAN - AVIGNON / 2022 - Betún
“ Betùn… l’histoire d’un petit garçon des rues, inspirée de récits entendus sur le terrain bolivien. Un théâtre de masques sans parole qui donne voix à ces centaines de millions d’enfants laissés pour compte. Vene Vieitez grandit à Caracas, au Venezuela. Petit, on lui somme de ne pas s’approcher d’eux, les enfants des rues. « Trop dangereux ». Des années plus tard, en 2015, à la tête du Teatro Strappato, émerge alors l’envie de traduire sur un plateau cette existence dure, cette réalité déconcertante, ce piège qui enferme ces milliers d’enfants à l’extérieur… Les masques de cuir révèlent l’insoutenable. 9 tableaux : 4 rêves et 5 réalités articulent la proposition au rythme des sonates de Camille Saint-Saëns. Ce sont surtout les masques, créations artisanales emblématiques du Teatro Strappato, qui permettent de transcrire sur scène la terrible condamnation de ces enfants. Autorisant aux spectateurs l’accès à la dimension fictionnelle, l’acteur derrière le masque disparaît au profit des histoires qu’il raconte. Le cuir et l’argile constitués sur mesure instaurent des figures inquiétantes, terrifiantes. Tout se fait à vue, comme pour signifier le manque d’intimité que vivent les enfants sans-abri. Racontée comme un conte musical, c’est une réelle tragédie qui est mise en scène, que le Teatro Strappato s’attache à révéler. “
Claudine Arrazat - AVIGNON / 2022 - Betún
« Poignant, Éloquent, Bouleversant… Betun, cet enfant aux proies des dangers de la rue et de ses réalités. Un enfant abandonné qui rêve parfois du retour de sa mère et de la fin de ce cauchemar. Un enfant aux prises avec la faim, les voleurs d’organes, la drogue…. C’est magnifiquement joué, ça transperce le cœur, émouvant, tragique dans sa réalité. Un spectacle que l’on ne peut oublier qui vous chavire. C’est l’histoire d’un enfant comme il y en a beaucoup trop 100 millions dans notre monde….. Betun ainsi que tous les protagonistes de ce conte sont masqués. Les masques intensifient l’émotion et curieusement donnent une grande réalité aux personnages… Cette histoire tragique est remplie de poésie et de tendresse…. La scénographie nous plonge dans l’univers sordide de la rue, nous y sommes, nous ressentons les odeurs et l’angoisse de l’inconnue. La mise en scène est merveilleusement bien orchestrée… Vene Vieitez interprète avec brio les différents personnages qui hantent la rue, … Il nous fait frémir et nous captive. Cecilia Scrittore est exceptionnelle, nous découvrons son univers avec émoi. Sa gestuelle expressive et harmonieuse, reflète ses peurs, ses angoisses et ses rêves. Elle nous captive et nous bouleverse. Spectacle magnifique à voir Absolument. »
Gerard Huin d’Angelo - Chronique - Betún
Ça pourrait se passer n’importe où…ça se passe là où tu ne le voudrais pas : La Paz, Calcutta, Naples, le Périph…en vrai, une « planète » de 100 millions d’enfants à travers le monde. Le Teatro Strappato nous invite à partager le quotidien de Betún, Petit Poucet flottant comme un bouchon sur l’eau, chahuté par le flot de la misère suburbaine triomphante. Par une galerie de portraits kaléidoscopique, la solitude, l’abandon, les rêves de tendresse, les guerres de territoire, la volonté de possession, la violence sous toutes ses formes y compris les moins dicibles nous percutent en plein cœur par ce redoutable exercice de théâtre masqué chorégraphié, évoluant sur une bande son hypersensible. La régie lumière joue également un rôle fondamental pour mieux imprégner sur nos rétines et nos émotions le climat glauque de ces urgences de survie. On ne sort pas indemne de ce spectacle au delà des mots. Mais on en sort plus généreux. Bravo aux interprètes : Cecilia Scrittore et Vene Vieitez (qui signe aussi l’argument et la mise en scène).
Jean-Pierre Martinez - LIBRE THÉÂTRE / 2019 - Betún
« Que des adultes vivent aujourd’hui dans nos rues est un fait difficile à admettre. Que des enfants doivent partager le sort terrible de leurs parents sans domicile est une réalité inacceptable. Mais que des enfants doivent vivre seuls, livrés à eux-mêmes et à la merci des adultes, dans les jungles urbaines les plus misérables du monde est une vérité effroyable qu’on préfère ignorer tant elle est difficile à concevoir dans toute son horreur. Il n’y a pas de pire violence que celle qui s’exerce sur des êtres sans défense, qui n’ont ni toit, ni biens, ni famille. Des êtres qui souvent n’ont même pas d’état civil. Des êtres donc qui officiellement n’existent pas. Des êtres sans nom qui ne sont rien. Que peut-on encore voler à un orphelin qui n’a rien ? Son intégrité même. »